Le tueur à gage

Léopoldine pousse la porte et pénètre dans la taverne enfumée, évitant au passage un vieil homme complètement soûl qui rampait à ses pieds. Autour d'elle les voix baissent d'un ton et les regards se font plus insistants, mais elle n'y prête aucune attention et se dirige vers le comptoir, où le serveur essuie machinalement des verres remplis de crasse. Elle s'assoit sur un tabouret et, sans plus de cérémonies, demande:

- Où est-il?

Le serveur ne répond rien, mais indique le fond de la salle, où un homme attend, caché dans l'ombre, une bouteille de vin devant lui. Léopoldine le rejoint et ils se dévisagent un long moment sans rien dire, jusqu'à ce qu'il se décide à briser le silence:

- Je ne voulais pas faire appel à toi, mais je suis arrivé à un stade où plus rien ne compte. Autant ravaler ma fierté et te demander de l'aide, tous ceux que j'ai sollicité avant ont échoué. Ne me regarde pas avec ce petit air satisfait, tu sais bien que je te le demande à contrecoeur.
Comme tu sais j'ai un vieux compte à régler avec cette saleté de tueur à gage qui a assassiné mon frère. Ca fait 6 ans que je le cherche, et à chaque fois que je suis à deux doigts de le trouver, il s'échappe et je me retrouve bredouille. C'est lâche ces saloperies, et ça court vite. La seule chose que je sais c'est qu'on la aperçu vers la zone industrielle, il avait une baraque dans le coin. Impossible de mettre la main dessus évidemment. Des renseignements sur lui, j'en ai pas. Il se fait appeler Elos, et il a un doigt en moins. Mais c'est pas ce qui vas t'aider hein.

Il avait lâché tout ça d'une traite, sans vraiment y penser. Mais maintenant qu'il avait terminé, il regardait son interlocutrice fixement, et une ombre de doute transparaissait sur son visage.

- Alors, qu'en dis tu?

Léopoldine leva les yeux et le regarda intensément:

- Ca va te coûter très cher.

Que se passe-t-il?

-Très chère, oui, mais je ne t'ai pas fais venir pour rien non plus: il y aurait d'autres mercenaires à engager. Toi, je sais que tu es dans une mauvaise passe en ce moment, alors si tu réflechis bien, tu n'as pas vraiment le choix. C'est le seul boulot qui puisse te rapporter, je me trompe? Non, évidement.
100 rubis si tu me le trouve vivant, 60 si j'ai sa tête.

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[post 2]

Léopoldine grogne, irritée d'avoir été percée à jour. Qu'il lui rapelle ce genre de détails humiliants ne l'arrange pas du tout. Mais au fond il a raison, ce n'est pas avec ses vingts rubis restants qu'elle ira très loin. Elle se lève et part sans lui dire au revoir, essayant d'adopter une démarche nonchalante malgré son mécontentement. Les seuls indices qu'elle a, c'est un nom et un lieu. Autant s'y rendre tout de suite afin de ne pas perdre de temps.