Le tueur à gages

[Post 11]

Léopoldine fut projetée hors de l'élévateur par les dizaines de créatures qui se bousculaient pour sortir les premiers. Elle s'écrasa par terre, gémissant de douleur quand un gnome visiblement très pressé lui écrasa sa jambe blessée. La plaie qui n'avait toujours pas cicatrisé lui rappela qu'elle ferait mieux de consulter un médecin rapidement. Mais elle ne connaissait pratiquement pas le second sous-sol, n'y étant allé que quelques fois dans sa vie. Même lorsque son ancien tuteur le vieil Armenos allait chercher des ingredients pour ses potions, elle restait au premier sous-sol, enfermée à double tour dans la boutique. Ainsi elle jugea qu'il était préférable de se renseigner, et interpella un Ohir qui visiblement habitait dans le coin:

- Excusez moi Monsieur, savez-vous où je pourrais trouver...

Le bonhomme la bouscula sans même lui répondre, la refaisant tomber au passage. La jeune fille commença à frapper le sol de rage, et ne s'arrêta que lorsqu'elle entendit un ricanement derrière elle. En se retournant elle aperçut un vieillard squelettique qui se moquait d'elle en mastiquant un morceau de viande blanc, du poulet sans aucun doute. Léopoldine lui lança un regard assassin, ce qui calma le curieux
personnage.

- Pardon pardon mam'zelle, la naiveté des touristes me fait souvent rire. Ah c'est sûr que nous les Ohirs, nous ne somme pas aussi acceuillants que vous, tout le monde nous a toujours reproché notre caractère rustre, mais que voulez-vous, faut s'y faire.

La jeune fille ne décolera pas, mais se dit qu'après tout, c'était bien la seule personne polie qu'elle avait rencontré depuis le début de son aventure. Elle se releva en s'epoussetant et se rapprocha du vieillard. Quand elle fut assez proche, elle se rendit compte que le morceau de chair inerte dans sa bouche n'était pas du poulet mais une souris, morte heureusement mais dont la queue pendouillait lamentablement sur son menton. Elle esquissa une grimâce, mais après tout elle avait vu pire.

- Dans ce cas, peut-être pourriez-vous m'indiquer un médecin dans les environs, j'ai vraiment besoin de soins.

- Mon petit fils est docteur, si vous voulez le rencontrer il faut se depêcher, il va bientôt partir pour le quatrième sous-sol, ils auront besoin de soins aussi là bas....

Léopoldine acquiesça, vaguement au courant de l'histoire, et suivi son guide. Ils traversèrent plusieurs grandes rues et arrivèrent sur une grande avenue qui devait être l'avenue commerçante. Le bonhomme bifurqua sur la droite et entra dans une petite échoppe pas très accueillante. Elle le suivit, hésitante face à la crasse et au désordre qui régnaient dans la pièce. Mais bientôt un petit Ohir trapu arriva affichant un sourire jovial, et la jeune fille se sentit rassurée. Après s'être présenté (il se nommait Eval), il l'installa sur un lit bancal et examina sa blessure.

- Elle n'est pas très profonde, mais sévèrement infectée. Vous devrez la nettoyer tous les jours avec ceci, et surtout n'oubliez pas, car sinon elle risque vite de devenir hors d'usage. Vous n'allez pas mourir rassurez-vous.

Léopoldine n'avait jamais vraiment pensé que cette blessure l'achèverait, mais elle se contenta de le remercier et demander combien elle lui devait. Eval secoua la tête, assurant que ce n'était rien, que de toute façon il était sur le point de partir pour le quatrième sous-sol et qu'il n'allait pas s'embarasser de choses aussi futiles. Alors Léopoldine les salua tous les deux et reprit sa route en boitant encore légèrement, bien que pressée d'arriver à Monl.

Tu t'es fais faucher 8 rubis dans les ruelles...

[Post 12]

Léopoldine s'élance à la poursuite du salopard de voleur, mais elle le perd rapidement et abandonne. Trépignant de frustration, elle se dit que cette ville ne lui apporte rien de bon et qu'il faudrait mieux se remettre en chemin. Les rues étaient désertes vu l'heure tardive, mais la jeune fille ne se sentait pas fatiguée; et puis, plus vite elle s'en irait, plus vite elle rejoindrait Monl. Elle se dirigea alors vers la sortie de la ville et s'enfonça bientôt dans la nature.

[Arrive-t-elle à Monl sans encombre?]

Il ne t'arrive rien de particulier sur le chemin si ce n'est quelques gens très louches que tu évites le plus possible. Te voilà maintenant à Monl, les rues grouillent de monde.